Fiche pratique : tout savoir sur les Syrphes

Souvent pris pour une petite guêpe, le syrphe est un habitué des jardins fleuris et il peut être vraiment utile au jardinier. Cet auxiliaire participe à la pollinisation des fleurs. Le syrphe est aussi un grand prédateur de pucerons.

Comment reconnaître les syrphes ?

Les syrphes font partie de la famille des diptères. En France, cette famille compte environ 500 espèces réparties en 78 genres. Les syrphes sont des insectes munis d’une paire d’ailes membraneuses à l’instar des mouches. Ils possèdent aussi une paire d’haltères, un labelle et de très grands yeux. L’été, ils sont très répandus dans les jardins.

La taille des syrphes adultes fait entre 7 et 15 mm. Ils possèdent une tête jaune et des rayures noires et jaunes sur le dos les faisant ressembler à des guêpes ou des abeilles. Les syrphes sont cependant beaucoup plus petits, fins et inoffensifs, car ils ne possèdent pas de dard. En plus, ils n’ont que deux ailes.

Les syrphes adultes sont vraiment rapides et possèdent une aptitude à réaliser un vol stationnaire. Cela veut dire que ces petits insectes peuvent rester parfaitement immobiles dans les airs sans aucun support. Ces petites mouches inoffensives peuvent changer de direction très rapidement afin d’échapper à l’appétit des moineaux. Leurs antennes sont plus courtes que celles des hyménoptères et leur vol saccadé caractéristique permet de les différencier visuellement.

Quant aux larves, elles sont essentiellement de type vermiforme et acéphale. Elles ne possèdent donc ni pattes segmentées ni tête sclérifiée. Les larves sont de couleur blanche, vert translucide ou encore marbrée. Le syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) mesure de 7 à 11 mm. C’est une espèce de syrphes qui fréquente beaucoup plus votre jardin. Il a la capacité de se déplacer en groupe en automne.

Rôle de cet auxiliaire dans votre jardin

Tout comme la coccinelle, le carabe, la chrysope ou le staphylin, les syrphes font partie de ces insectes auxiliaires qu’un jardinier a tout intérêt à avoir dans son environnement. En effet, les adultes qui savourent du nectar et du pollen des fleurs sont d’excellents pollinisateurs. Tout pollinisateur est toujours le bienvenu dans un jardin.

En plus, leurs larves (ce sont de petits vers translucides) sont de grands prédateurs de pucerons. Ces derniers sont de grands suceurs de sève capables de nuire fortement à votre jardin. Une larve peut éliminer 400 à 500 pucerons dans l’intervalle de 12 à 15 jours. C’est approximativement le même impact bénéfique que la coccinelle. Les syrphes sont aussi de parfaits bio-indicateurs.

Grâce à leur présence, on peut déterminer la richesse en habitats d’un paysage, la qualité d’un écosystème ou encore la dégradation d’un environnement naturel. Les syrphes jouent un grand rôle dans le cadre de la lutte biologique.

L’habitat des syrphes

Les syrphes envahissent tous les espaces terrestres. On les trouve partout, sauf dans les habitats cavernicoles et les pleines eaux. Les adultes colonisent ainsi les habitats forestiers ou buissonnants tels que les habitats de milieux ouverts. Malgré leur faible mobilité, les larves sont réparties dans plusieurs microcosmes en fonction de leurs groupes trophiques (microphage, prédatrice, phytophage). Malgré tout, on les voit principalement sur les feuillages et les tiges des plantes infestées de pucerons.

Le régime alimentaire des syrphes

Les larves des syrphes sont pour la plupart des prédatrices spécialistes :

  • d’une ou plusieurs espèces de pucerons,
  • des zoophages-polyphages (prédatrices de larves ou chenilles d’autres insectes).

Les larves sont aussi efficaces que les coccinelles lorsqu’il s’agit de la prédation des pucerons. Pendant leurs 10 jours de croissance, elles peuvent manger chacune de 250 à 700 pucerons, parfois plus dans le cas d’Episyrphus balteatus (syrphe ceinturé). La quantité de pucerons mangée varie avec l’humidité et la température. Les larves se nourrissent aussi de cicadelles, de cochenilles, de psylles, de champignons ou encore de matière organique en décomposition pour certains.

Les syrphes adultes sont de grands amateurs de nectar et de pollen. Il est donc important d’aménager les bordures de jardin avec des plantes nectarifères comme le tournesol, le sarrasin, la phacélie, etc. Choisissez des plantes dont les périodes de floraison se succèdent ou se chevauchent.

Le cycle de vie des syrphes

Les syrphes adultes apparaissent à la fin de l’hiver à partir des premiers jours. Ils s’activent cependant beaucoup en mai, période durant laquelle ils commencent par repérer les colonies de pucerons. L’accouplement des syrphes se déroule toujours en vol. Les femelles pondent ensuite leurs œufs (entre 500 et 1000 œufs par femelle) au milieu ou à proximité des pucerons. Cela leur permet de s’alimenter sans effort.

Une semaine après, les larves (12 mm de long environ, leur couleur varie selon l’espèce) apparaissent et se nourriront de pucerons pendant une douzaine de jours. Vient par la suite la nymphose, ce moment où la larve devient une pupe. Au bout de 15 jours, il devient un adulte et peut se reproduire. Le nombre de générations varie entre 1 et 5 par an selon les espèces.

À partir de novembre, les dernières générations de mouches inoffensives hivernent à l’état de larves ou de pupes (rarement adultes) sous les feuillages persistants, sous un paillis, sous les écorces, etc.

Comment attirer cet insecte dans votre jardin ?

La meilleure façon d’attirer les syrphes dans votre jardin est de leur assurer le couvert. Les syrphes adultes consomment du pollen et du nectar des fleurs comme la lavande, la bourrache, la moutarde blanche, la ronce ou le trèfle. Ils ont une préférence particulière pour les fleurs plates des Astéracées ou bien des Aspiacées. On peut citer en exemple le tournesol, la marguerite, le souci, le persil, le fenouil, etc.

Considérez aussi que les syrphes peuvent faire leur apparition dès février. Des fleurs à la fin de l’hiver sont donc souhaitables : ficaire, prunellier, saule marsault, noisetier, etc. Pour attirer les syrphes dans votre jardin, vous devez également prévoir le garde-manger des futures larves, c’est-à-dire la réserve de pucerons. Dédiez un petit coin de votre jardin aux plantes sauvages attractives telles que la carotte sauvage, le pissenlit, les orties, etc.

Certaines plantes à pucerons comme les capucines assurent à la fois la pitance des adultes et celles des larves. Il faudra aussi prévoir des abris pour les syrphes l’hiver. Vieux murs, tas de bois, haies libres ou paillis, ces insectes trouvent sans difficulté des sites d’hibernation dans les jardins bio qui offrent de multiples abris naturels.

Alexandre

Passionné de nature et jardin. Vous trouverez ici toute la documentation pour construire votre hôtel à insectes (passer par la rubrique "la boutique" pour choisir et commander le plan de votre hôtel à insectes)

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