L’osmie est une abeille solitaire et sauvage qui est assez discrète. Tout comme les autres espèces solitaires, cet insecte est très utile dans le jardin. Elle travaille aussi dur que sa cousine domestique durant la belle saison, et complète son travail durant sa période de repos. Comment reconnaître cette abeille solitaire ? Comment l’attirer dans le jardin ?
Description de l’osmie
L’osmie (Osmia cornuta), encore connue sous le nom de « abeille maçonne », est un hyménoptère qui appartient à la famille des Mégachilidées. C’est une espèce sauvage lointaine qui est la cousine de l’abeille domestique sociale. On la retrouve dans toute l’Europe, mais pas dans les pays nordiques. La France compte près d’une dizaine d’espèces d’osmie.
L’osmie est reconnaissable par son corps allongé qui mesure entre 10 et 15 mm de longueur. La femelle a une tête noire et velue qui porte deux antennes. Elle a deux cornes entre ses mandibules et les antennes. La tête du mal porte par contre des poils gris et deux antennes segmentées.
Selon les régions, l’abeille maçonne fait son apparition entre fin février et début avril. Elle est velue et a une couleur rousse rayée de noir. Elle vole le plus souvent au début du printemps à la recherche des trous qui lui serviront d’abris pour ses œufs.
À la différence des abeilles domestiques, l’osmie n’est pas agressive. Même si elle possède un dard, vous pouvez la poser sur le doigt sans qu’elle ne vous pique pas. Cette espèce ne produit pas non plus de miel et ne transporte pas le pollen des plantes sur ses pattes postérieures.
Rôle de l’abeille maçonne dans le jardin
L’osmie est une pollinisatrice. Elle est aussi travailleuse que les abeilles domestiques et pollinise les fleurs que ces dernières ne visitent pas. Une des particularités des abeilles solitaires est le fait qu’elles butinent dès le mois de mars et s’occupent de la pollinisation des premières fleurs des arbres fruitiers. Cela assure ainsi la réussite de la prochaine récolte.
L’abeille maçonne est essentielle pour les espaces verts. Elle permet de maintenir une bonne diversité de la flore et contribue à l’augmentation de la production des vergers et potagers.
L’habitat de l’osmie
L’abeille solitaire creuse le plus souvent de petites galeries dans les plantes à tiges molles, dans le sol ou encore dans le bois mort. L’osmie peut créer son habitat dans les jardins, les parcs urbains, les cimetières, le talus en bord de chemins, les gravières ou la lisière de bois. Elle s’installe aussi volontairement dans les hôtels à insectes.
Il est également possible de retrouver les nids de ces abeilles solitaires dans les interstices des fenêtres ou des portes. Si vous en trouvez, pas de panique ! Ces insectes ne causeront pas de dégât à vos portes.
Le régime alimentaire de l’abeille solitaire
Comme toutes les abeilles solitaires ou sauvages, l’osmie est un phytophage. En d’autres termes, elle se nourrit essentiellement de nectar et de pollen au cours de sa vie. Elle préfère principalement le pollen des arbres fruitiers comme le cerisier, le pommier, le poirier et surtout l’amandier qui a la particularité de fleurir tôt dans la saison.
Du côté des plantes ornementales, l’osmie adore le nectar des roses, du saule, des mimosas, de l’églantier, de l’aubépine ou encore des trèfles qui poussent dans les prairies.
Le cycle de vie de l’abeille maçonne
Durant la période de reproduction, ce sont les mâles qui sortent premièrement de leur nid pour aller à la recherche des cavités qu’ils peuvent utiliser pour patienter. Ils attendent ainsi que les femelles émergent pour les féconder quand elles sortent de leur nid. Celles-ci vont par la suite chercher des abris profonds et cylindriques de 0,5 à 1 cm afin de construire des loges en terre pour leurs œufs. Ceux qui sont au fond sont destinés aux œufs femelles et les loges plus près contiennent les mâles. Cela s’explique par le fait que ce sont les mâles qui sortiront en première position.
L’osmie femelle va ensuite à la recherche du pollen et du nectar dès que la première loge est prête. Elle collecte le pollen grâce à la scopa, une structure sous forme de brosse ventrale qui sert à transporter ce dernier. Elle fera alors une boule de nectar et de pollen pour la placer au fond de la loge avant de pondre son œuf et refermer la cellule. Elle s’assure ainsi que la larve a de quoi se nourrir après son éclosion. Selon la profondeur de la galerie, elle peut contenir jusqu’à 10 cellules. La femelle ferme la dernière cellule avec un bouchon en argile.
L’œuf prend environ 10 jours pour éclore. La larve entre après en nymphose durant 10 mois environ. Selon les régions, l’osmie adulte sort de sa diapause à l’arrivée des beaux jours, au début du printemps ou à la fin de l’hiver.
Comment attirer les abeilles solitaires dans votre jardin ?
La première condition pour attirer n’importe quel auxiliaire de jardin est d’arrêter l’utilisation des pesticides, des insecticides et tout autre produit chimique dans votre potager. Ces derniers détruisent toutes les populations d’abeilles.
Cultivez ensuite des fleurs pour permettre à l’osmie de profiter du nectar au maximum tout au long de l’année. Laissez quelques coins en jachère afin de favoriser le développement des plantes sauvages comme le pissenlit, la pâquerette, la berce ou encore le lierre terrestre. Évitez cependant de cultiver les espèces introduites et les variétés horticoles. Priorisez les plantes indigènes qui ont des formes simples. Bien que les fleurs aux formes doubles aient beaucoup de succès auprès des jardiniers, elles sont moins appréciées par les butineurs.
Optez également pour les plantes aromatiques et préférées des pollinisateurs telles que :
- l’aster, l’achillée, l’aubriète, l’épiaire, la marguerite, la giroflée ravenelle,
- la corbeille d’or, la verge d’or, le lamier jaune,
- la lavande, le pois de senteur vivace, le serpolet,
- la pulmonaire, la menthe, le fenouil, la sauge, le thym, la bourrache,
- la campanule, le souci, le sedum, le cosmos, le coquelicot,
- le réséda, le crocus, l’angélique, le tagète, l’origan, la sarriette, le lupin.
Pour attirer les abeilles maçonnes, vous pouvez également fabriquer des abris d’insectes avec des tiges creuses de framboisiers, de sureau ou des planches trouées.